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Un débat AREMUT pour sonder l'implication des candidats sur le projet de départ du Crédit Agricole

lundi 16 mars 2015

Un débat sainto-saintais

Publié le 16/03/2015 à 06h00 , modifié le 16/03/2015 à 04h51 par

Séverine Joubert

L’Association de reconquête du mutualisme voulait sonder 38 binômes sur le départ du Crédit agricole. Cinq ont répondu, dont quatre duos saintais.

A défaut de rencontrer le succès (seulement huit personnes dans le public), le débat provoqué par l'Association de reconquête du mutualisme (Aremut), créée pour s'opposer au transfert des sièges régionaux du Crédit Agricole de Saintes et de Niort vers Lagord, aura eu le mérite de provoquer une confrontation d'idées et de postures de la part des candidats aux élections départementales de dimanche prochain.

Pour crédibiliser le débat autour du Crédit agricole, l'Aremut avait choisi d'envoyer un questionnaire aux binômes d'une douzaine de cantons. Soit 38 binômes contactés. Mais cinq équipes seulement ont répondu.

Dans ce premier wagon de réponses, une seule ne provenait pas du canton de Saintes. Cette exception est à mettre à l'actif du tandem Barusseau-Grégoire, soutenu par le Parti socialiste, sur le canton de Chaniers. Les quatre autres réponses étaient toutes issues du canton de Saintes, le FN et le PCF étant les deux à ne pas avoir rendu de copie.

Sur ces seuls critères, le dossier du Crédit agricole - dont le transfert est bien engagé - apparaît être une problématique très sainto-saintaise. À moins que la démarche de l'Aremut n'ait pas été jugée pertinente.

Pour la forme, les binômes saintais avaient en tout cas tout intérêt à répondre à l'invitation de l'Aremut. Seul le binôme centriste (Ardouin-Harvoire) n'a pu se déplacer au débat public de vendredi soir. La parole de Fabrice Barusseau, conseiller général sortant de Burie, était quant à elle portée par son remplaçant Jean-Luc Marchais pour qui « le départ du Crédit agricole n'est pas un problème sainto-saintais quand on sait qu'un salarié de caisse régionale induit sept emplois ».

Coup de théâtre, coup de com'

Lequel était donc assis aux côtés de Stéphane Trifiletti et Renée Lauribe (EELV-PRG), Christophe Dourte (PS) et Régis Sainte-Marie-Pricot (majorité départementale de droite).

Voilà pour le casting. Côté acteurs, Régis Sainte-Marie-Pricot a été l'auteur d'un coup de théâtre en proposant « de ne pas attendre le 29 mars pour démontrer que l'on peut dépasser les clivages ». Il a suggéré à ses adversaires de lancer « un appel » à la caisse régionale du Crédit agricole pour qu'« elle ne laisse pas en friche la terre de Saintonge qui a fait sa prospérité ». Et de lister une série d'actions.

Stéphane Trifiletti (EELV), lui, a peu goûté cette proposition « sortie du chapeau » alors que, quelques minutes avant, gauche et droite (en gros) se reprochaient d'être restées inertes ces deux dernières années. Régis Sainte-Marie Pricot a ensuite précisé qu'il visait Ségolène Royal.

La pique du candidat de droite a tout de même fait sortir de ses gonds Christophe Dourthe, conseiller général sortant et ancien premier vice-président de la Communauté d'agglomération de Saintes.

Il a ainsi rappelé qu'en tant que conseiller général, il a voté contre les subventions du Département à la Communauté d'agglomération de La Rochelle pour l'aménagement du parc bas carbone qui doit recevoir le siège de la banque verte.

Le candidat socialiste a d'ailleurs sauté sur l'occasion pour attaquer le maire de Saintes Jean-Philippe Machon, qui avait freiné des quatre fers pour faire adopter une motion par la CdA.

Régis Sainte-Marie-Pricot, souvent attaqué via la politique du maire de Saintes, a répondu : « Avoir été le président de son comité de soutien ne fait pas de moi un bon petit soldat. »

Abandon des zones rurales

Bref. Stéphane Trifiletti a opposé à Régis Sainte-Marie-Pricot le fait qu'EELV avait lancé une pétition voici deux ans et qu'il n'y avait pas d'urgence à signer « cet appel. C'est facile de soumettre ce type de généralistes », a-t-il déploré, lui qui préférerait que les élus se penchent sur l'équilibre des territoires et ce que symbolise en ce sens le départ du Crédit agricole de Saintes. « Ce projet de concentration administrative n'est que le reflet déplorable de l'abandon des zones rurales par les services de toutes sortes. Abandon auquel même les villes moyennes n'échappent plus. »

Christophe Dourthe, lui, a immédiatement dit non à la proposition du candidat de la majorité départementale. « Ça me rappelle ce que fait la droite au Département. On découvre une motion sur table et on nous demande de la signer. Avec cette motion, j'ai l'impression de me faire rouler dans la farine », a-t-il conclu, agacé par « ce coup de com'»

Séverine Joubert

Tag(s) : #Article de presse, #Article de presse WEB
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