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SAINTES - la "gallo-romaine" ou l'irréductible "village gaulois" ?...

Édition : Le monde de l'Economie Sociale et Solidaire

Crédit Agricole : privilège de la force et protection de l'armée

30 mars 2014 | Par Patrick Le Cellier

A Saintes, la farce est totale pour le 1er avril : les dirigeants de la caisse locale de Crédit Agricole Mutuel se réfugient – pour échapper aux questions des sociétaires/propriétaires de la coopérative - dans la base militaire hyper protégée de Paban (la BA 722).

La mise sous protection de l'armée est, pour le maire de Bussac, selon les témoignages recueillis par le quotidien Sud-Ouest, un incroyable symbole et une provocation (« C'est un peu fort de café »).

Utiliser les bases militaires pour « abriter » la démocratie, c'est curieux. Et pas seulement en Crimée. Tout est curieux, d'ailleurs, dans cette affaire... et même la date.

Deux assemblées générales reportées au 1er Avril (celle de Saintes et celle de Niort)... alors que « le temps des assemblées générales des caisses locales est passé »… comme l'affirme la pub pleine page diffusée en quadri dans la presse quotidienne régionale !

« Merci à nos clients sociétaires et à leurs administrateurs d'avoir partagé leur engagement pour la région lors de nos 2509 Assemblées Générales de Caisses locales. Rendez-vous l'année prochaine. »

Donc les 2509 assemblées générales ont eu lieu ? Euh... presque. Sauf... dans le « petit village » de Saintes qui a le culot de résister.

Petit mensonge ? Porte ouverte à tous les trucages ? La manipulation du calendrier est un classique dans les coopératives confisquées... mais la date choisie pour cette réunion « dans un bocal » est un pied-de-nez excessif. Les sociétaires (les petits poissons, comme ils disent) sont vraiment méprisés par les requins. Jusqu'à quand ?

Tout est curieux (pour ne pas dire délirant) dans cette assemblée générale statutaire. Ainsi le refus des parts sociales à l'AREMUT (des parts déjà payées !).

Les parts signent-elles l'appartenance à une société de personnes (solidaires entre elles)... ou sont-elles un placement financier commercialisé... par les commerciaux ?

Le refus du choix conduit à une situation artificielle et à des publicités mensongères.

Ainsi « l'ordre du jour » qui explique l'installation dans une base militaire par... l'utilité de faire découvrir le poids économique de cette base ! Délirant.

Entre circuit touristique et période militaire, cette assemblée générale de Saintes est, en fait, « à tiroirs ». Elle rassemble toutes les questions et pose LA question : à quoi servent les Assemblées Générales ?

Alors que le privilège de la force donne tous les pouvoirs, de façon automatique, aux dirigeants auto-proclamés (cooptés), les assemblées générales « locales » servent « d'affichage démocratique » (un homme, une voix) mais ne correspondent à rien.

Elles ne prennent aucune décision, ne contrôlent rien.

Les dirigeants des filiales (dont les Caisses Régionales) font ce qu'ils veulent dans la vraie vie des affaires. Tant de filiales ! Et toujours plus, sans justification.

Le privilège de la force ! La formule employée (il y a déjà longtemps) par le directeur juridique, pour justifier le massacre de la loi du 10 septembre 1947, m'est restée en travers de la gorge.

Il est une chose dont ne protège pas le privilège de la force : les vraies questions. La seule chose qui panique les barons, l'oligarchie, la technostructure. D'où l'obsession : organiser l'omerta, noyer le poisson. Les questions ne doivent pas être posées et tous les moyens sont bons pour interdire de parole les sociétaires.

Le privilège de la force ! Et pourquoi pas réquisitionner l'armée ?

Reste la ville de Saintes, le petit village gaulois qui résiste à la perversion du modèle coopératif... après avoir pris la peine d'honorer Charles Gide (1857-1932), dirigeant historique du mouvement coopératif français, théoricien de l'économie sociale.

Il n'y a pas de hasard ? Au fait, une Assemblée Générale un premier avril c'est forcément « pour de rire » ? Pour de faux ?

Tag(s) : #Article de presse
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